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l'apithérapie et l'utilisation du miel pour le traitement des plaies chez différents animaux : bovins, chevaux, chiens, chats, lapins,etre humain et même sur un hérisson. A ne pas confondre avec « l’happy-therapy », l’apithérapie tire son nom d’Apis mellifera, l’abeille domestique. L’apithérapie peut faire sourire, mais les produits de la ruche sont utilisés à des fins thérapeutiques depuis les Egyptiens il y a quatre millénaires. Hippocrate s’en servait déjà pour nettoyer les ulcères. Aujourd’hui, le miel trouve un nouvel essor en médecines humaine comme vétérinaire pour aider à la cicatrisation des plaies ouvertes et des brûlures. Web-agri : Pourquoi utiliser le miel sur les plaies des animaux ? Emeline Chopin : Il a été montré dans plusieurs études comparatives que la cicatrisation des plaies était aussi, voire plus, rapide avec un traitement au miel qu’avec un autre traitement. En plus de son efficacité dans la cicatrisation des plaies, le miel présente des avantages notables. C’est un produit naturel qui est accessible à tous et qui présente une grande diversité. Il est simple de s’en procurer, simple à appliquer et sans risque potentiel ni effets indésirables marquants. En plus, le miel alimentaire ne nécessite pas d’Autorisation de Mise sur le Marché (Amm). Son coût est faible par rapport au coût des autres traitements envisageables sur des plaies. Ainsi, pour une efficacité similaire, le miel serait presque 25 fois moins cher qu’un pansement hydrogel classique. WA : Quelles sont les propriétés du miel contre les plaies infectées ? E.C. : Le miel possède des caractéristiques physico-chimiques et de composition qui en font un fabuleux produit à action antibactérienne et cicatrisante. La production continue de peroxyde d’hydrogène est l’un des principaux mécanismes de lutte contre les bactéries. Mais cette substance antiseptique n’agit pas seule puisque certains miels à forte activité antibactérienne n’en contiennent que très peu. Le pH acide du miel, entre 3,2 et 4,5, ainsi que sa faible teneur en eau (environ 17 %) limitent le développement bactérien. Au moins 80 espèces de bactéries sont inhibées par le miel, aussi bien les souches sensibles aux antibiotiques que celles qui y sont résistantes, comme certaines souches de Staphylococcus aureus résistantes à la méticilline. Et ce n’est pas tout ! Le miel possède aussi des propriétés nutritives, anti-inflammatoires, immunostimulantes et désodorisantes. Il est constitué à 80 % de différents sucres, qui vont aider les cellules de l’épiderme à se régénérer. Le miel nettoie les plaies, il a une action de parage en éliminant les débris et tissus nécrotiques. Le miel arrête immédiatement l’extension de la nécrose et empêche la formation d’escarres. La viscosité du miel le fait adhérer à la plaie et crée une couche protectrice à la surface de celle-ci qui constitue ainsi une barrière physique à la pénétration éventuelle de bactéries et de contaminants extérieurs. Cette propriété est d’un grand intérêt pour soigner les plaies à des endroits où un pansement n’est pas réalisable. Le miel possède des propriétés antibactériennes, nutritives, anti-inflammatoires, immunostimulantes et désodorisantes. WA : Quel type de miel utiliser ? E.C. : Pour ma thèse, je me suis essentiellement servie d’un miel de consommation de consistance crémeuse, issu de fleurs de lavande du Languedoc-Roussillon. Mais a priori, aucun miel naturel ne présenterait de contre-indication, s’il n’a pas été chauffé ou mélangé à d’autres substances. Dans la pratique courante, les vétérinaires ont tendance à prendre du miel alimentaire qui permet en général une bonne cicatrisation des plaies, à moindre coût, ce qui est un avantage incontestable. Il est possible d’utiliser du miel dit « de qualité médicale » soumis à des normes d’hygiène particulières. Certains miels, notamment de manuka, sont stérilisés et disponibles pour le marché médical et commercialisés sous forme de pansements, de gels ou de pommades. WA : Sur quels types de plaies ? E.C. : Quasiment tous les types de plaies sur la peau ou les muqueuses qu’elles soient ou non déjà infectées. Le miel peut être utilisé sur toutes les plaies mécaniques telles que les abrasions, les avulsions, les incisions, les lacérations, les morsures, mais également sur des plaies non mécaniques comme les brûlures ou les gelures. Sur les bovins, l’utilisation de miel a été proposée pour le traitement de nombreuses plaies infectées et nécrotiques, des trayons abimés, des escarres du veau, des lésions de dermatite digitée, de la dermatite du pli de l’aine ou même de la fièvre aphteuse en Afrique. WA : Tous les animaux se prêtent-ils aux soins au miel ? E.C. : A priori tous les mammifères et les oiseaux tolèrent bien les soins au miel. Parmi les facteurs influençant la vitesse de cicatrisation, l’espèce animale a son importance. Ainsi, les volailles cicatrisent plus facilement que les bovins, cicatrisant eux-mêmes mieux que les carnivores. La cicatrisation chez les chevaux est difficile, surtout dans certaines localisations telles que les membres. L’état général et l’âge interviennent également : les jeunes animaux cicatrisent plus rapidement que les animaux âgés. Il faut bien sûr aussi tenir compte du comportement de l’animal et de la facilité à lui procurer des soins et à maintenir le miel au contact des plaies si l’animal se lèche. WA : Un éleveur peut-il tenter de soigner lui-même de petites lésions superficielles telles que des escarres au jarret ou un trayon abîmé ? E.C. : Oui évidemment, comme une personne pourrait essayer de se soigner seule sans aller voir son médecin. Il faut cependant faire attention aux dangers possibles de l’automédication et donc faire la part des choses entre une petite plaie sans conséquences et une plaie suffisamment étendue, infectée ou étant située à une localisation telle que l’avis d’un vétérinaire soit préférable. Il est toujours mieux d’utiliser un traitement en toute connaissance de cause plutôt que de tenter un traitement dont on ne maîtrise pas bien les indications, les doses et les durées nécessaires. WA : Existe-t-il un protocole de soin type ? E.C. : Dans l’idéal, il faudrait que le pourtour de la zone lésée soit d’abord tondu, ce qui n’est pas toujours réalisable sur le terrain. La plaie est ensuite lavée avec de l’eau potable ou mieux du sérum physiologique tiède. L’utilisation d’un antiseptique avant l’application de miel peut être conseillée, sur une plaie infectée par exemple. Par contre, l’utilisation d’un antiseptique pendant le traitement au miel est inutile puisque le miel exerce lui-même une action antiseptique. Un parage peut être réalisé avant l’application du miel pour enlever les débris et tissus morts. Le miel doit être appliqué directement sur la plaie ou bien d’abord sur une compresse qui est ensuite posée sur la plaie. Si le miel est trop difficile à étendre, il est possible de le réchauffer légèrement au bain-marie. Il faut compter environ 30 ml de miel pour une plaie de 10x10 cm, sur une épaisseur minimum de 1 cm. Pour les plaies cavitaires, certains thérapeutes remplissent les cavités avec des gazes imprégnées de miel, d’autres les remplissent directement avec du miel. On peut réaliser un pansement semi-perméable pour empêcher le miel de couler lorsque cela est possible. La fréquence de changement du pansement, ou d’une nouvelle application de miel, dépend de l’exsudation. En général, le pansement doit être changé une à deux fois par jour en début de traitement et on passe progressivement à un changement de pansement tous les deux ou trois jours. Pour savoir si le pansement est changé assez fréquemment, il y a un test simple : il ne doit pas adhérer à la plaie quand on le retire. Le miel peut être poursuivi jusqu’à cicatrisation complète de la plaie. WA : Pourquoi l’apithérapie vétérinaire reste si peu connue ? E.C. : Les principaux freins au développement de l’utilisation des produits de la ruche semblent être le peu de démonstrations scientifiques concernant leur efficacité voire un manque de diffusion de ces résultats car il s’agit souvent d’expériences isolées. En demandant autour de soi, on se rend compte que beaucoup de vétérinaires connaissent les propriétés de ces produits, les ont déjà utilisés ou ont déjà vu quelqu’un les utiliser. Les propriétaires d’animaux n’hésitent pas non plus à utiliser ces produits qu’ils savent déjà bénéfiques pour eux-mêmes. L’apithérapie est notamment bien connue des propriétaires de chevaux car la cicatrisation est difficile dans cette espèce et le miel permet d’éviter la formation de cicatrices trop volumineuses, fréquentes chez les chevaux. Les propriétaires d’animaux, éleveurs ou non, ainsi que les vétérinaires que j’ai pu interroger ont une réelle volonté d’utiliser de plus en plus ces produits. L’utilisation de miel et d’autres produits de la ruche (pollen, propolis, gelée royale,…) en complément alimentaire, contre les ulcères gastriques, contre la toux ou même pour améliorer la reproduction des animaux semble avoir un fondement. Les vétérinaires qui utilisent le miel l’associent généralement à un autre traitement comme un antidouleur ou un antibiotique si l’animal présente des symptômes d’infection généralisée. Aussi, le miel a souvent une action synergique avec les antibiotiques. Les résistances bactériennes aux antibiotiques sont un obstacle majeur pour le monde médical, et l’usage plus fréquent du miel pourrait contribuer à réduire légèrement la consommation d’antibiotiques.


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